Passionné de bobsleigh, David Baechler prépare son équipe de Reims aux compétitions depuis trois ans. L’objectif ultime: remporter la Coupe d’Europe de bobsleigh.
Plus de 200 kg de ferraille, un rouge flamboyant et une carrosserie brillante: ne manquez pas la voiture de course Bobteam Baechler sur la piste de course de Reims. Loin des montagnes, le bobsleigh est arrivé en Champagne-Ardenne. Depuis 2017, David Baechler tente de constituer une équipe sportive rigoureuse au sein de son club, l’Association Reims Bobsleigh.
Amoureux de glisse et de tension, l’athlète parle avec ferveur de son sport, sans omettre les subtilités. Le principe du sport est simple: pratiqué par deux ou quatre, les membres de l’équipe se poussent ensemble pour démarrer le bobsleigh sur une pente spéciale, puis sauter dans la machine et manoeuvrer jusqu’à l’arrivée. Tout cela dès que possible.
Sans neige ni pente et à la mi-juin, les conditions ne sont pas forcément les mêmes que sur les pistes alpines. Alors David s’ajuste. Afin de s’entraîner sur la piste plate du Centre de Ressources, d’Expertise et de Performance Sportive (Creps) de Reims, il a décidé d’installer des roues supplémentaires sur les véhicules.

Sans équipage, le poids minimum d’un bobsleigh pour quatre personnes est de 170 kg.
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Au final, c’est son rêve de former une équipe capable de rivaliser avec les plus grandes équipes européennes, lors de la Coupe d’Europe de Bobsleigh, à laquelle il espère participer.
« Tout se joue au démarrage »
« Il n’y a aucun problème avec le bobsleigh à proximité. Il ne s’agit pas de chiffres, mais de culture historique, dit automatiquement David Baechler. Si la pratique du bobsleigh reste une spécialité savoyarde en France, le capitaine de la Bobteam Baechler veut croire qu’elle prendra racine dans le champagne.
En 2012, il a été initié à la discipline comme «pousseur» à Albertville. En équipe de quatre, les pousseurs sont les membres qui assureront le départ du navire. « C’est très important pour le résultat, tout se joue au départ. »
Dans l’équipe, Jérémy Baillard agit comme l’un des deux « pousseurs ». Il a été remarqué par un pilote et a commencé à s’entraîner sur les circuits américains en 2012, avant de rejoindre l’équipe de France de bobsleigh pour les JO de Sotchi en 2014.

Jérémy Baillard était un athlète olympique du disque, de 2006 à 2011.
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Auparavant, l’athlète avait une vie différente: également athlète olympique en lancer de disque, il a continué avec le rugby, alliant force et vitesse. « La clé pour pousser est d’avoir ces deux forces », a déclaré l’athlète. L’explosivité est essentielle pour obtenir une vitesse rapide et la puissance nécessaire pour conduire vos véhicules qui pèsent plus de cent livres. Ensuite, il y a le temps d’embarquement. Tout cela nécessite beaucoup de synchronisation. »
« Je suis descendu les pentes de l’Europe pour me préparer »
Pour l’entraînement sportif, l’histoire commence par une mauvaise saison en 2017. Elle oblige David Baechler à reconsidérer son rôle dans l’équipe. En plus de son poste de direction, il est désormais également pilote officiel.
« Je suis descendu les pentes de l’Europe pour me préparer au travail. La saison dernière, j’ai fait 94 descentes sur glace entre octobre et mars, raconte David Baechler. Cela semble beaucoup, mais une descente prend un peu moins d’une minute, donc c’est à environ une heure et demie. «
Une fois sur place, David et ses coéquipiers restent sur les pistes. De là, ils sont au premier rang pour voir attentivement les descentes: «Nous observons et analysons. Nous regardons comment activer certains angles, comment piloter l’avion au mieux. Parfois, nous nous enregistrons et essayons de voir en détail ce que nous pouvons améliorer. «
En plus de sa formation de pilote, il doit également garantir la qualité du matériel de glisse. « L’écart technique entre deux bobsleigh peut faire une grande différence dans la façon dont l’avion glisse et adhère à la piste. En fin de compte, la qualité du matériau est vraiment aussi importante que la poussée et la direction. Sur les 62 000 euros du budget de la Le club dépensera 40 000 euros spécifiquement pour l’achat d’une nouvelle voiture de course construite en Allemagne.
Pour participer à la Coupe d’Europe, ils doivent réussir à obtenir l’agrément de la Fédération française des sports de glace. Et pour être convaincants, ils espèrent faire un excellent travail lors de la Coupe de France push, qui se tiendra à Aime-la-Plagne cet automne.