Personne n’est prophète dans son pays: « En six mois, le nôtre tuyau les projets ont augmenté plus à l’étranger qu’en deux ans en France, 1,5 fois plus précisément », calcule Mathieu Guesné, fondateur de Lhyfe. Basé à Nantes, ce futur producteur et fournisseur d’hydrogène renouvelable bénéficie notamment de fortes manifestations d’intérêt en Allemagne, pays qui a décidé d’investir massivement dans le H2 vert – 9 milliards d’euros sur la décennie pour renforcer les capacités de 15 GW H2 L’un des projets examinés est la livraison locale d’une flotte de véhicules dans une grande ville de l’autre côté du Rhin, avec un approvisionnement énergétique 100% durable, contrairement à la France où le concept d’hydrogène décarboné est tolérant approvisionnement L’Allemagne veut privilégier l’hydrogène produit à partir d’énergie 100% renouvelable.
Le petit Français – 15 salariés à ce jour – avantages …
C’est également pour approfondir sa R&D que Lhyfe vient de recevoir un soutien de plus de 2 millions d’euros du fonds Deeptech de Bpifrance. Ils sont chargés de la recherche sur la gestion fine des installations et l’adaptation des matériaux. En effet, tout doit être fait ou modifié pour le H2, comme ces compresseurs à gaz qui « tournent » constamment et doivent être domestiqués pour leur apprendre la production variable.
Premiers kilos en 2021
Clairement vu de tout ce que l’Europe germanique et nordique a des industriels et des investisseurs dans le H2 non fossile, Lhyfe ne renonce pas à convaincre dans son pays. Elle bénéficie actuellement de tremplins en Pays-de-Loire, plusieurs collectivités ont décidé de lui fournir un débouché à partir de 2021, tandis que l’usine de Bouin (Vendée) est en construction en septembre. Ce sera le cas au Mans avec la livraison d’un bus H2, d’une ancienne flotte de Toyota Mirail et peut-être de camions bennes. « Depuis notre base, l’enjeu est de s’étendre en France à des zones d’un rayon de 200 km pour commencer », souhaite Mathieu Guesné. Lhyfe souhaite poser des jalons pour un développement cohérent en France, par exemple pour permettre aux futures stations-service de travailler ensemble – sous pression à 350 ou 700 bar – afin de ne pas bêtement baisser l’autonomie du véhicule.
En France, le développeur est en effet dans la même situation que les pionniers des énergies renouvelables électriques dans les années 2000: il faut convaincre les territoires de l’importance de la production locale de carburants et de carburants non polluants, mais toujours cher , faire de même avec le gouvernement pour ajuster la réglementation tout en jouant aux coudes avec les puissants – puis EDF, Enedis (ex ERDF) et RTE – pour ouvrir la voie à ses initiatives.