Déconfinement: les lycées et lycées des Yvelines rouvrent leurs portes

C’est le début de l’année académique après l’emprisonnement de 167 000 étudiants de l’Académie de Versailles, qui gère les Yvelines, les Hauts-de-Seine, l’Essonne et le Val-d’Oise. Une rentrée scolaire qui aura lieu progressivement à partir de mardi prochain et s’étalera sur la semaine selon les établissements. Jusqu’à 124 000 lycéens et 43 000 lycéens sont concernés.

Dans le département, cette reprise concerne en effet environ 4 000 élèves en 6e et 5e années (14% de cette tranche d’âge) et près d’un millier en 4e et 3e années. Environ 300 jeunes sont également inscrits dans des écoles secondaires professionnelles. Aucune obligation pour tous ces enfants d’aller en classe: tout se fait sur une base volontaire.

Un système à la carte

Le fonctionnement des sites a été spécialement adapté en raison de la crise sanitaire. Les lycéens sont accueillis pendant une demi-journée et seules les matières essentielles comme les mathématiques ou le français sont enseignées. Quant aux lycéens, seuls ceux certifiés en fin d’année peuvent revenir suivre les cours. Les autres sont convoqués pour un entretien individuel et ne reviennent sur les sites que s’ils sont convoqués.

Les 116 collèges publics du département vont donc rouvrir. «Chaque site a son organisation. Selon le lieu, un système à la carte est mis en place et c’est la chose la plus importante que le cours établit, explique Cécile Dumoulin, vice-présidente du conseil départemental responsable des collèges. Un service de bus scolaire est proposé à la campagne. « 

« Même si la situation est complexe, nous aimerions rouvrir », a déclaré Véronique Harel, la directrice du Beynes College, qui accueille environ 100 à 120 étudiants par jour (sur 745 normalement) à partir de jeudi, Mardi, jeudi et vendredi.

Quatre à cinq jours d’école par élève en juin

Les professeurs ont prévu de faire une pré-rentrée ce mardi pour accueillir les élèves de 6 et 5 ans à partir de jeudi. La semaine prochaine, les élèves de 4ème et 3ème arriveront.

A ce rythme, en plus des enfants prioritaires qui sont accueillis quatre fois par semaine, chaque élève a droit à quatre à cinq jours d’école en juin. « Ce n’est pas en soi, mais pour nous comme pour les familles, cette réouverture a le pouvoir du symbole, un retour à une forme de normalité », ajoute le principe. Il est essentiel de ramener les enfants en classe et de préparer également le début de la nouvelle année scolaire au cours de laquelle nous ne savons pas encore quelles formes précises elle prendra. « 

On estime que 30% des effectifs des collèges devraient éventuellement retourner dans les établissements. « De nombreux étudiants n’ont pas été suivis depuis la mi-mars; ils n’ont pas suivi les cours à distance », a souligné l’élu. Parmi le personnel, il y a environ 15% de décrocheurs ».

Et pour cette récupération inhabituelle, le département applique un protocole de santé strict. Les écoliers et les enseignants doivent porter un masque. Les salles de classe sont spécialement conçues pour respecter la distance et des distributeurs d’argent sont disponibles. « Il y aura en moyenne 176 étudiants par collège et seulement 40% des entreprises auront des repas scolaires », prévient le département.

« Dans les lycées, beaucoup ne reviendront pas », affirment les syndicats

L’organisation est différente dans les écoles secondaires. L’Ile-de-France étant classée en zone orange, les lycées professionnels seront rouverts en priorité pour assurer la certification professionnelle des élèves de dernière année des formations Bac-pro et CAP. Le système est différent pour les étudiants de l’enseignement général et technologique. Ils ne doivent être accueillis que sur rendez-vous pour un entretien individuel afin de faire le point, notamment sur leur orientation via la plateforme Parcoursup.

Par exemple, le Lycée Général Saint-Exupéry de Mantes-la-Jolie ouvrira partiellement du 8 au 22 juin pour des entretiens pédagogiques individuels pour des cours collectifs jusqu’à 10 étudiants, y compris ceux préparant la préparation orale.

Selon Delphine Romagny, secrétaire du syndicat Snes-FSU des Yvelines, le plan de reprise des cours de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, n’est « pas clair ». « C’est bon de ramener les élèves, cela empêche le décrochage scolaire, mais beaucoup ne reviendront pas dans les lycées », a-t-elle déclaré. Nous parlons d’entretiens individuels, mais existe-t-il des cours? Elle est également la porte-parole des enseignants qui s’inquiètent: « Ils craignent un manque de masques ou des inquiétudes concernant l’approvisionnement en gel hydroalcoolique et en lingettes désinfectantes. « 

Quant à la Fédération des conseils d’élèves des parents d’élèves (FCPE), l’organisation note des avis «mitigés». « Certaines familles sont pressées voire soulagées », a expliqué Valérie Tromas, une représentante de Trappes. N’étant pas suffisamment équipés en matériel informatique, leurs enfants n’ont pas pu suivre correctement l’aide pédagogique via Internet lors de la fermeture des succursales. À l’inverse, de nombreux parents ne sont pas favorables à la reprise de l’école. « Parce que le virus circule toujours, ils croient que le risque d’infection reste élevé », explique Valérie Tromas.