Tous les magasins ont rouvert le 11 mai. Tous … sauf quelques-uns. Les grands magasins du boulevard Haussmann à Paris et les centres commerciaux de plus de 40 000 mètres restent bloqués par une interdiction administrative. Et d’autres marques prennent leur temps.
Dans l’industrie de la mode, environ 40% des principaux points de vente de la chaîne sont restés fermés lundi à la suite du déconfundage. Yohann Petiot, le directeur général du commerce réunissant 450 marques et 27 000 magasins, parle d’une « reprise progressive ».
Les 34 grands magasins de meubles Ikea n’accueillent toujours pas les clients. Le groupe suédois qui a rouvert aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne, en Pologne et … en Chine ne donne pas de date pour la France. Certaines personnes appellent le 25 mai. Concurrent Mais a rouvert son réseau. Conforama, en attente d’un prêt garanti par l’État, n’a redémarré que 20 des 134 unités.
L’affaire Amazon
Les retardataires continuent de fonctionner en partie grâce aux ventes en ligne. Chez Ikea, comme pour les vêtements, les retards sont dus à la consultation des représentants des salariés pour valider les conditions de sécurité sanitaire nécessaires. L’affaire Amazon, qui a vu la justice imposée parce que les entrepôts devaient être fermés faute d’accord avec les partenaires sociaux, a frappé l’esprit. La filiale française du géant de Seattle a prolongé la fermeture de ses sites jusqu’au 18 mai. Une réunion de la commission économique et sociale aura lieu mercredi prochain.
Le souci d’un accord social sur les protocoles de sécurité est louable. De nombreuses marques ont franchi cette étape il y a longtemps. La Fnac et Darty ont relancé 98% de leurs sites. Ceux des centres commerciaux de plus de 40 000 mètres font exception. Le groupe dirigé par Enrique Martinez a mis en place un système de file d’attente. La norme que le gouvernement a validée pour toutes les entreprises est celle d’un client de 8 à 10 mètres carrés.
Les bienvenus, souvent managers, accueillent les visiteurs (en plus d’un gardien) et les guident. Les marques au sol encouragent le respect de la distance physique. Le merchandising a été revu et les publicités sur le point de vente et autres étapes promotionnelles ont été réduites pour libérer de l’espace. Un GAB sur deux est fermé. Les autres coffrets ont des parois en plexiglas, comme les points de conseil des différents départements. Le port du masque est imposé aux clients. « A la Fnac, avenue des Ternes, à Paris, nous pouvons accueillir environ 700 personnes à la fois », a expliqué le porte-parole de la Fnac Darty.
Avec le bricolage, les réouvertures sont allées encore plus vite. En théorie, cette activité avait le droit de pratiquer. Dès le début du confinement, le gouvernement a estimé que le matériel de réparation était un atout essentiel. « Premièrement, nous avons veillé à ce que les conditions de sécurité prévalent. Nous avons particulièrement manqué les masques », a expliqué Alain Rabec, le nouveau directeur de Kingfisher France, société mère de Castorama et Brico Dépôt. En fait, toutes les bannières «bricolage» ont tiré le rideau au début de l’incarcération et ont mis leur personnel partiellement au chômage.
Ouvrir c’est bien, vendre c’est mieux
« Nous avons ensuite organisé une activité de vente en ligne et reçu des commandes en magasin », poursuit l’ancien patron des hypermarchés Carrefour. L’activité de dépôt de matériel a ensuite repris, à destination des artisans. Le 24 mars, les magasins Castorama ont rouvert en plein self-service sans avis. Les services ont repris leurs droits depuis le 11 mai.
La question de la poursuite des commerçants est désormais le niveau de reprise de la consommation. L’ouverture est bonne, la vente est meilleure. Les premiers jours, les consommateurs ont rattrapé leur retard. La Fnac a su répondre aux besoins du télétravail: bureautique et équipement informatique. De nombreux ex-coniques manquaient également de livres. Les vêtements pour enfants se sont bien vendus dans les magasins de vêtements. Les enfants grandiront dans deux mois. Castorama a connu un pic dans les départements peinture, électricité et plomberie. La décoration reprend les droits de la ville et bien sûr toutes les réparations n’ont pas été effectuées.
« Nous nous demandons s’il y aura une interruption des achats après ces quelques jours de dépassement et pour le moment nous ne pouvons pas encore parler de shopping ludique », se demande Yohann Petiot. L’heure du « shopping vengeur » n’est pas encore venue.