Le patron du Medef lui-même a déclaré: « Les signaux des entreprises montrent que la reprise va plus vite que nous ne l’aurions pu craindre ». Principalement parce que, dans une économie française qui représente entre 52 et 55% de son PIB de la consommation des ménages, cette dernière « semble reprendre confiance », a salué cette semaine Geoffroy Roux de Bezieux. Les ultrasons.
Mais ces signes positifs sont-ils de nature à rendre la reprise plus forte que prévu par la Banque de France qui prévoit déjà une baisse de 10% du PIB avant 2020? Aperçu des secteurs où la situation s’améliore et leur impact potentiel sur la croissance.
> Le trading recommence généralement
Au cours de la première semaine de déconcentration, les ventes en valeur au détail ont augmenté de 14%. Et c’est allé plus loin: les centres commerciaux ont atteint 80% de leur participation normale la première semaine de juin, avec des péniches passant plus à la caisse que d’habitude, selon le National Shopping Center Council. Certains produits ont également vu leurs ventes exploser. Comme par exemple le des jouets, l’industrie représente 40% de ses pertes en 3 semaines, tandis que les marchands de vin disent que c’est Noël tous les jours depuis le 11 mai.
Ces ventes décuplées ne pourraient que rattraper leur retard, cependant « une reprise liée à la réouverture des magasins » se méfie, Valérie Plagnol. le vue sombre de l’œuvre pourrait en effet « inciter les Français à continuer à épargner au lieu de consommer ».

Une augmentation durable des dépenses de consommation françaises serait également plausible. Les analystes de Moody’s s’y préparent depuis deux ans. « Les ménages ont connu une forte augmentation de leur pouvoir d’achat avant la crise, notamment grâce aux baisses d’impôts en 2018 et 2019 », explique Kathrin Muehlbronner, vice-présidente senior de l’agence de notation Moody’s. Lorsque cette augmentation de la consommation arrivera enfin, « la France connaîtrait une croissance plus forte que les autres pays, notamment l’Allemagne, où la consommation ne contribue pas autant au PIB », poursuit l’analyste.
> Electronique et numérique au top
Au cours de la semaine de résiliation, les équipements électriques, électroniques, informatiques et autres machines ont vu leurs ventes – déjà plus élevées que la normale dans le commerce électronique pendant le confinement – exploser en raison de 57% selon l’Insee. Un engouement qui a eu lieu notamment sur les petits appareils électroménagers: les ventes ont augmenté jusqu’à 80% au cours de la dernière semaine de mai, selon le Gifam. La fédération voit donc la possibilité de limiter la baisse du chiffre d’affaires du secteur en fin d’année à moins de 10%.
Quant à l’économie numérique, le secteur a également bénéficié d’une pleine intégration, tandis que les solutions dématérialisées ont permis de continuer à travailler et à consommer. Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) en a particulièrement profité, mais aussi certaines entreprises françaises. Par exemple Leboncoin, ça restera comme çamontrer une fréquentation record les dernières semaines. Le livre numérique a également fait de grands progrès, qui ont notamment bénéficié Vivlio, le lecteur français, et ses membres libraires indépendants ou chaînes culturelles. Leurs ventes d’ebooks ont augmenté de 100% pendant le confinement par rapport à 2019 et elles restent 40% plus élevées aujourd’hui qu’il y a un an. Fnac, il évoque 130% d’achats de livres électroniques en plus. Mais pas assez pour compenser pertes sur le livre papier.
La reprise, même timide, du tourisme
Après des mois meurtriers, l’industrie touristique française prend de nouvelles couleurs. Les hôtels commencent à démarrer afficher les postes vacants, les agents de voyages en vendent de nouveaux, campings annoncer des réservations plus élevées que tout ce qu’ils ont connu. Seuls les transports, notamment l’aviation, « restent relativement fermés par des frontières fermées », a expliqué Valérie Plagnol, économiste et présidente du Savers ‘Circle.
Ce secteur touristique pèse généralement environ 7% du PIB. Et dans ce pourcentage, traditionnellement 5% sont générés par les dépenses des touristes français, et seulement 2% par les visiteurs étrangers. Maintenant cet été, la grande majorité des Français passent leurs vacances en France.
« Devoir se limiter au tourisme intérieur est beaucoup moins problématique pour la France que, par exemple, pour la Grèce ou l’Espagne, pays très dépendants des visiteurs étrangers avec un pouvoir d’achat supérieur à ceux de leurs habitants », souligne Kathrin Muehlbronner.
Les Français ont un pouvoir d’achat égal à celui des touristes étrangers, et cet été même ceux qui dépensent habituellement leur budget à l’étranger le feront dans des limites.
> Le vélo comme moteur de croissance
Depuis la réouverture des magasins, quelques jours avant le 11 mai, les ventes de vélos ont doublé, 500 000 vélos ont été vendus en mai, selon le Sports and Cycles Union. Un marché qui avait déjà augmenté de 51% en 10 ans grâce à l’émergence des versions à assistance électrique. Cet engouement pour le vélo a généré un important retombée économique pour la France, estimée à près de 30 milliards d’euros par la DGE (Direction générale des entreprises).
« C’est bon pour l’industrie du vélo, mais si les gens l’achètent pour éviter d’utiliser les transports en commun, ce n’est pas bon pour la SNCF et la RATP », a déclaré Kathrin Muehlbronner de Moody’s.
Selon elle, cette redistribution des cartes devrait avoir lieu partout. « Nous prévoyons une restructuration économique mondiale, avec des secteurs en croissance et en retrait. » Il reste à voir si les nouveaux gagnants créeront plus de richesse que les perdants n’en détruiront.