Ce serait désormais le nombre de véhicules qui ont bénéficié de la prime de conversion entrée en vigueur le 1er juin, selon une enquête réalisée par le CNPA (Conseil national des métiers de l’automobile) début juillet. « C’est en effet de l’ordre de grandeur », confirme le ministère de la Transition écologique, sur un stock prévu de 200 000 véhicules. Sauf que tout n’est pas si simple.
Depuis début juin, les particuliers ayant acheté un véhicule éligible au bonus de conversion ont eu la mauvaise surprise de lire le message suivant sur le site dédié: « En attendant les évolutions des méthodes de calcul. La nouvelle réforme réglementaire fera saisie des véhicules facturés ou commandés au 1er juin 2020. Veuillez réessayer plus tard. « Le député des Côtes-d’Armor (LR), Marc Le Fur, a également été déplacé. Et le 7 juillet une question écrite sur le sujet à l’attention du Ministère de l’action et des comptes publics.
La nouvelle version du système de bonus de conversion (comme celui du bonus écologique) fait partie du plan de relance automobile, présenté le 26 mai par le président de la République. Pour les acheteurs dont le revenu fiscal de référence est inférieur ou égal à 18 000 euros et qui ont déjà démoli leur ancienne voiture, cette prime est de 5 000 euros pour une voiture électrique ou hybride rechargeable. Et 3000 euros pour un hybride non rechargeable ou à faible émission. Mais pour être appliqué, le dispositif doit faire l’objet d’un décret. Dont la publication est toujours en attente. Les chiffres de la CNPA sont donc basés sur des estimations, selon les informations des concessionnaires.
2 mois pour postuler, puis 2 pour être remboursé
« C’est une procédure normale, avec tout changement d’échelle », explique le ministère de la Transition écologique. L’institution publique chargée du paiement des primes (Note de l’éditeur: l’agence de service et de paiement ou ASP) doit mettre à jour le système informatique et cela peut prendre un certain temps lorsque la soumission de fichiers n’est pas vraiment possible. Les deux portails, l’un pour les particuliers et l’autre pour les revendeurs, devraient à nouveau être accessibles en juillet. Le 17 pour le bonus écologique; et le 31 juillet pour la prime de conversion.
« Tout est en suspens », a confirmé par téléphone un conseiller du service des réclamations de l’ASP. L’interlocuteur reconnaît les retards qui « affectent nécessairement les conditions de paiement ». « Il faut généralement deux mois en moyenne entre le moment où la demande est acceptée et le moment où la prime est payée », explique-t-il. Là, le propriétaire d’une voiture achetée début juin attend deux mois, jusqu’au 31 juillet, à sa demande. Ensuite, au moins deux mois avant de recevoir le paiement. «
Des retards qui rappellent les autres, notamment ceux de 2018, même si les raisons étaient alors très différentes. À l’époque, le fonds qui alimentait l’ASP était à sec, victime du succès de la prime. Résultat: plus de 70 000 particuliers et professionnels ont dû attendre, parfois plusieurs mois, avant de récupérer leur argent. Au point que certains concessionnaires refusent désormais d’avancer l’argent. « Je ne prends plus de risques », explique le franchisé d’une marque multimarque en Mayenne, à l’orée de la N12 très fréquentée. Et dommage si je manque des ventes. «
« Nous avions à l’époque un compte d’allocation spécifique, encadré par des règles très strictes pour le compléter », a indiqué le ministère. Là, les fonds proviennent directement du budget général de l’État. Et nous l’avons déjà complété par PLFR 3 avec 400 millions d’euros (Note de l’éditeur: troisième version de cette année du projet de loi de finances de cette année). «
La nouvelle décision, qui devrait être publiée dans quelques jours, répertorie la date de fin de l’appareil actuel. « Début septembre, le plafond de 200 000 véhicules pourrait être atteint », a indiqué la CNPA. Emmanuel Macron s’était fixé un objectif d’un million de primes de conversion avant la fin de son mandat de cinq ans. Il a donc un peu plus d’un an pour vendre quelque 275 000 véhicules éligibles.

« Nous parlons à ma femme depuis un moment maintenant et nous disons que nous devons retirer notre ancienne Renault Mégane », a expliqué Arezki, 47 ans. Sauf que j’avais regardé l’Argus, et avec 233 000 km au compteur et son moteur diesel, je n’aurais pas pu le vendre plus de 600 euros grand max à un particulier. Alors quand le couple de Béziers (Hérault) rencontre un concessionnaire de Perpignan (Pyrénées-Orientales) sur une petite essence Renault Twingo 2015, en bon état et avec 94000 km au compteur, pour 5600 euros, il fait le calcul. En mettant au rebut la Mégane, ils pourront récupérer 3 000 $, le nouveau dispositif annoncé par le président Emmanuel Macron fin mai. Que achetez-vous une voiture plus récente, plus sûre et moins polluante, pour 2600 euros.
« L’Etat me doit 3 000 euros. » « Nous avons dit que nous étions en faillite », explique le technicien d’entretien et de réparation des ascenseurs. Vous pourriez tout aussi bien profiter de cette aide. Sauf que le croupier refuse d’avancer l’argent. « Il nous a dit qu’il avait trop couru après le remboursement de l’État dans les plans précédents et qu’il ne voulait plus prendre de risques. Arezki ne veut pas rater cette opportunité. Il fera lui-même le travail préparatoire.
La Twingo est maintenant dans son garage en se connectant au site officiel pour remplir le formulaire … où un message lui indique que les demandes ont été suspendues. « Je n’arrive toujours pas à y croire », dit-il. L’État me doit 3000 euros, ce n’est rien de toute façon. Et impossible de savoir quand je serai remboursé … Je gagne un bon revenu, donc pour moi c’est surtout de la paperasserie. Mais je me mets à la place de familles plus précaires. Cela peut rapidement devenir une catastrophe. «