Après huit semaines sans ciseaux, les cheveux des Français privés peuvent être brossés à partir de lundi. Et il devrait y en avoir beaucoup pour prendre rendez-vous dans l’un des 85 000 salons de France en cette première semaine de déconfinition: 59% prévoyaient de le faire fin avril, selon un sondage Harris Interactive pour L’Oréal. Sans doute une surprise désagréable à la caisse: le prix des coupes devrait augmenter.
Cet afflux de clients devra être géré selon des normes sanitaires strictes. Pour les accueillir, tous les salons doivent suivre le même protocole établi par le ministère du Travail: marquage au sol, un plateau de deux appareils condamnés, matériel nettoyé entre chaque passage … Les professionnels ont également dû acheter des kits d’hygiène recommandés au gouvernement, avec hydroalcoolique gel, masques pour les clients et le personnel, lunettes pour le visage … Restrictions et équipements qui auront des coûts, non sans conséquences pour les clients: une participation de 2 euros est demandée dans la plupart des chaînes. Mais certains salons indépendants, en difficulté après huit semaines de fermeture forcée, devraient aller plus loin pour compenser leurs pertes.
Pour les syndicats, chaque site doit avoir la liberté d’ajuster ses prix. « Soit nous augmentons le prix, soit nous réduisons. Nous devons également comprendre que les marges dans un salon de coiffure sont faibles, donc je peux comprendre que certains veulent augmenter leurs prix », a expliqué LCI Christophe Doré, président de l’Union nationale des entreprises de coiffure, dans le rapport au début de cet article.
Pour l’instant, les coiffeurs demandent au gouvernement de l’aide pour l’équipement. Le Sénat a déjà voté une mesure: la TVA sur les équipements de protection passe de 20 à 5,5%.