Alstom: prenez le train!

Le projet d’acquisition de Bombardier Transport attend le feu vert des autorités européennes de la concurrence, qui devront se prononcer à la mi-juillet. A sa sortie, cette transaction pourrait donner un nouvel élan au titre d’Alstom. Notre analyse et nos conseils boursiers.

Le constructeur de matériel ferroviaire vient d’annoncer l’acquisition de la petite société française Ibre (chiffre d’affaires d’environ 10 millions d’euros l’an dernier), spécialisée dans le développement, la production et la fourniture de disques. frein en fonte ou en acier pour lignes de tramway à grande vitesse, interurbaines, régionales, suburbaines.

Les disques de frein sont l’un des composants essentiels du système de freinage. Ibre s’est forgé une réputation internationale dans ce domaine. Si plus de la moitié de son chiffre d’affaires provient de clients français, pour les équipements d’origine et les pièces détachées, le reste provient de clients autrichiens, australiens, belges, scandinaves, anglais, indiens et allemands.

Prêt pour (con) transferts

Aussi pertinente soit-elle, cette transaction n’est qu’un début modeste en attendant l’achèvement de la division ferroviaire canadienne de 6 milliards de dollars de Canadian Bombardier, annoncée au début de l’année.

Pour obtenir le feu vert des autorités européennes de la concurrence pour décider à la mi-juillet, le groupe dirigé par Henri Poupart-Lafarge serait prêt à vendre des actifs, a déclaré Reuters.

Bien que des concessions soient envisagées, Alstom et Bombardier sont confiants d’avoir un portefeuille solide avec peu d’activités inutiles. En bref, l’opération semble bien meilleure que la fusion proposée entre Alstom et Siemens, qui a été discutée par la Commission européenne l’année dernière.

En route pour plus d’action?

Ce projet de fusion semble être un puissant catalyseur pour l’action Alstom, qui a réduit sa baisse à 2% depuis le début de l’année et a chuté de 18% par rapport à son plus haut historique de 50,64 $ le 17 février.

L’acquisition de Bombardier Transport doublerait presque le chiffre d’affaires d’Alstom – de 8,2 milliards à 15,5 milliards de dollars – ce qui en ferait le deuxième au monde pour les sociétés ferroviaires, derrière le géant chinois CRRC, mais devant Siemens Mobility.

Le Canadien profiterait de la position française de ses positions industrielles en Amérique du Nord, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Chine, etc. Cela lui fournirait également un important pôle de signalisation.

Lors de la présentation de la transaction en début d’année, les dirigeants d’Alstom ont également indiqué que l’acquisition de Bombardier Transport aurait un impact positif à deux chiffres sur le résultat net par action du constructeur TGV deux ans après la clôture de l’opération.

Marché prometteur

Dans un avenir proche, Alstom semble solide dans la crise (carnet de commandes record, rentabilité solide, trésorerie nette positive fin mars, etc.). La dynamique commerciale peut souffrir à court terme, mais le marché ferroviaire reste solide, face aux défis environnementaux.

L’action se négocie à une valeur d’entreprise représentant 15,8 fois le bénéfice d’exploitation attendu pour l’exercice en cours, un multiple légèrement supérieur à la moyenne entre 2016 et 2020 (15 fois). Mais il n’y a pas de franchise.

Nous achetons des actions Alstom pour poursuivre un objectif initial de 48 euros.